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La Nature Sauvage du Nevada

Avant le départ, je n’imaginais pas dévaler l’asphalte avec autant de fougue, ni de me retrouver face à des environnements aussi singuliers. Le silence du désert, les vastes étendues de solitude et les routes de la liberté perforant en plein coeur le monde sauvage de l’ouest apparaissaient dans mes rêves et j’aspirais profondément à m’y rendre.
Il y a quelques mois, le comparateur de vol Liligo.com et Travel Nevada me proposaient de partir à la conquête du Nevada, à la chasse aux paysages, à la lumière et à l’aventure. Une proposition irrefusable, vous vous en doutez. Je remercie également Chapka Assurance qui m’a permis de voyager sereinement. 
Je suis parti avec Morgan, qui m’a accompagné et énormément aidé dans la prise de vue photo et vidéo. Grâce à elle, des vlogs sont en préparation et vous dévoileront d’autres aspects et lieux du Nevada !

LA VALLÉE DU FEU

Le périple débute à Las Vegas. On avait réservé en avance un Air BNB à deux pas du Strip pour goûter aux plaisirs malicieux de la ville mais à peine arrivés, la fatigue nous plombe et nous laisse seulement 2h de répit parmi les néons démentielles de Vegas. La décision de faire demi-tour est alors vite prise. On avale des nouilles chinoises avant de se jeter sous la couette. Quoi qu’il en soit, il est préférable de se reposer car le réveil est programmé à 4h du matin. Aie…
Petite précision concernant la location de voiture : lors de ce voyage, je ne connaissais pas encore SereniTrip, un bon plan road-trip bien utile. Il s’agit de la 1ère assurance française dédiée aux locations de véhicule. Si comme moi, vous n’êtes jamais serein avec les loueurs, de peur qu’ils vous fassent le coup de la « rayure », je vous recommande de souscrire à SereniTrip, c’est clair, rapide et efficace. En plus, Alice et Alex, les co-fondateurs ont créé leur boite après un tour du monde et plusieurs déboires avec des voitures… Ils savent donc de quoi ils parlent.
Je referme la parenthèse. Continuons le récit.
La nuit est courte, trop courte, les yeux peinent à s’ouvrir, nos esprits émergent péniblement mais une fois douchés et changés, on est bien décidés à affronter le feu du désert.
On charge nos sacs dans la voiture de location et on se dirige vers la Vallée du Feu, à environ 1h de route de Las Vegas. Sur le chemin, le panorama est toujours sous l’emprise de la nuit mais la clarté de la lune permet de distinguer au loin le flanc aride des montagnes. Une route solitaire s’élance sur notre droite, c’est celle-ci que l’on doit emprunter. À l’entrée du parc, on nous demande 10 dollars pour franchir la barrière. On en laisse 20, faute de monnaie. Il est désormais 5h, les premières lueurs de la journée inondent doucement la vallée et dessinent un spectacle abrupt, hérissé par des roches écarlates, aux teintes pourpres et cuivrées, probablement du à la chaleur qui embrase déjà « Valley of Fire ».
On atteint à pied un point de vue qui domine le parc et la première claque du périple nous gifle.

vallée du feu
vallée du feu
On quitte le parc vers 10h, on traverse de grandes plaines désertiques pour atteindre Alamo. On effectue en début d’après-midi le check-in de notre hébergement du soir, au Wind Mill Ridge. Exténués par le réveil à 4h et la marche dans la fournaise, on prend du temps ici pour se reposer et travailler les prises de vue de la journée. Immobilisés par la température extérieure et toujours sous l’influence du décalage horaire, on préfère laisser nos corps à l’abandon pour se remettre debout que le lendemain.

CATHEDRAL GORGE STATE PARK

Le rituel station service/café démarre ce matin et on prend la direction de Rachel, la capitale mondiale des OVNI. Situé en bord de Zone 51, le mini-village joue à fond sur le thème des extra-terrestres. On boit un café à « Little A’Le’Inn », on discute avec les propriétaires qui sont adorables et on reprend notre chemin.
Le soir, on séjourne à Pioche, non loin de Cathedral Gorge State Park. C’est vers la fin de journée, que l’on s’y rend pour capter les couleurs du crépuscule.
Le parc est superbe. J’aime la façon dont les terres érodées dressent un paysage quasi-religieux et ouvrent des sentiers entre les parois effritées.
cathedral gorge state park
cathedral gorge state park
cathedral gorge state park
À Pioche, une ville minière au caractère sauvage, on savoure une nuit confortable à l’Overland Hotel & Saloon. Demain on le sait, la première grande randonnée nous attend.

GREAT BASIN NATIONAL PARK

Aujourd’hui, on laisse derrière nous les terres arides pour s’envoler vers le sommet de Great Basin. C’est au parking de Wheeler Peak, situé à 3000m d’altitude, que l’on démarre la marche. Au rythme de la montée, les températures chutent et le ciel se charge en nuage, mais en toute franchise, ça nous fait du bien. On est deux bretons qui ont grandi entre la pluie et le crachin, entre les hivers rigoureux et les étés humides. Il est évident que l’on se satisfait de quitter la braise pour épouser la clémence rien que quelques heures.
Le sentier de randonnée que l’on emprunte s’immisce entre les pins et saute des cours d’eau cristallins. Deux lacs alpins s’encastrent entre les pics. La douceur du premier nous emporte et toute notre attention est dirigée vers les eaux calmes qui semblent s’être délectées de la moindre agitation. Les sapins renforcent la rive tout autour du lac et la lisière située à l’opposée de notre position ouvre la voie au sentier.
Great Basin national park Nevada
Great Basin national park Nevada
On passe la journée à cueillir les trésors de cette nature préservée. Quelques animaux sauvages se présentent à nous, Morgan est subjuguée et apprécie la moindre interaction, même si elle reste seulement visuelle.
Au moment de partir, le ciel se déchire au dessus de nos têtes et s’apprête à déverser violemment ses trombes d’eau. Sa colère est réelle et nous ferions bien de quitter rapidement les lieux. Sous les coups de tonnerre, la forêt semble s’épaissir et les gouttes se répandent avec fracas sur chaque parcelle du parc. On échappe tout de même au déluge en atteignant in extremis la voiture. Avec Morgan, on est fascinés par l’apocalypse qui s’installe, presque suffoqués par tant de splendeurs singulières et surnaturelles. Le retour jusqu’à Ely, là où nous allons passer la nuit, est difficile. La tempête tourmente le désert, les éléments s’agitent dans un déferlement sombre, inquiétant et somptueux. Une oeuvre de la nature au sommet de son art.
Great Basin national park Nevada

LA ROUTE 50

Considérée comme « la route la plus solitaire des Etats-Unis », cette ligne de bitume transperce le pays d’est en ouest. Au Nevada, elle démarre à Ely et se termine à Reno. Il s’agit de l’ancien itinéraire du Pony Express (une route mythique) et représente à elle seule l’esprit pionnier de l’Etat.
La nuit passée, on fait le plein d’essence pour s’assurer d’atteindre l’objectif du soir : Minden. La journée est chaude et ensoleillée, on avance doucement à travers le paysage rocailleux qui s’étire bien au-delà de notre imaginaire. Le vide s’est campé depuis des lustres dans la région. Les espaces dénudés et stériles s’ouvrent à l’infini, nous donnant la sensation d’être les premiers explorateurs.

Cet instant précis, dont le rouage consiste à avoir les mains accrochées au volant, une playlist musicale jouée en arrière-plan, la fenêtre ouverte, est une jouissance pour la pensée. «Les seules pensées valables viennent en marchant » écrivait Nietzsche. Je pense qu’elles viennent aussi en roulant.

A la moitié du chemin on s’arrête prendre un café à Austin. Pause écourtée par l’insistance de la serveuse qui nous propose environ 37 fois un nouveau café dans un espace temps de 10 min. On change de bar, on y reste une petite heure avant de retrouver le goudron. On stop la voiture une centaine de kilomètres plus loin à Sand Mountain. Depuis la route 50, on peut observer le profil sablonneux et imposant de la dune. Le soleil de plomb, l’absence de vie, une circulation quasi-inexistante sur l’axe principal, des arbustes rabougris, un silence de mort et une montagne lustrée par le sable – ce qui à attrait à l’inhabituel, l’irrégulier, l’atypique, voilà ce qui me fait vibrer.
sand mountain route 50 nevada
sand mountain route 50 nevada
Le soir on séjourne à l’Holiday Inn Express de Minden. Un repos réconfortant après une journée sur la route.

CHEVAUX SAUVAGES & LAC TAHOE

Le lendemain matin, nous avons rendez-vous avec John, un américain amoureux de la faune et des chevaux sauvages. Il nous emmène au coeur de son désert pour admirer les bêtes qu’il aime tant. C’est un immense plaisir pour nous de l’écouter. Sa passion transpire la sincérité et l’amour qu’il porte pour les chevaux nous touche. La protection qu’il apporte également à l’environnement est indispensable. Je crois profondément qu’un homme comme lui contribue à l’amélioration des pensées écologiques, essentielles aujourd’hui dans un monde qui n’en fait pas une priorité.
cheval sauvage nevada
Il est midi, on file au Lac Tahoe. Coincé entre le Nevada et la Californie, sa dimension incommensurable abrite une eau qui pétille d’un bleu turquoise translucide, transportée par des ondes limpides dont la danse est pacifique et régulière. La chaleur du sable fin tapissé sur la rive se ressent depuis la voiture. Demain on s’y baignera – aucune concession possible.
En attendant, on installe nos affaires dans un hôtel chaleureux, le Border House. A proximité, au Crystal Bay Club Steakhouse on y mange probablement le meilleur plat végétarien. La mixité des légumes dévoile une harmonie des couleurs et des saveurs. Jusqu’ici, on se contentait de sandwichs assemblés sur la route, ce soir le festin est à la carte.
Le lendemain, vers 7h, on rencontre Bart pour une matinée paddle. On fait connaissance autour d’un café, activant au passage nos moteurs, puis on se prépare à naviguer sur le lac. Ce qui est génial avec cette activité, c’est que la planche permet de garder une certaine hauteur par rapport à la surface, ce qui est idéal pour discerner les très gros granits polis qui parsèment le fond. La pureté de l’eau et une lumière radieuse contribuent à cet instant d’émerveillement.
lac tahoe paddle
À midi, on déjeune avec Bart avant de le quitter. L’après-midi, on apprécie les joies du lac, on s’y baigne, puis le soir, on entame une randonnée sur le Flume Trail. On grimpe avec ardeur le sentier qui nous mène au dessus des pins.  On enjambe quelques roches qui nous placent devant un large panorama composé de forêts, déversés dans le lac depuis le haut des collines. Le soleil rougit et s’amenuise, le paysage s’adoucit et les nuances bleuâtres couvrent l’étendue qui nous fait face.
lac tahoe
lac tahoe
Le soir, on se dirige vers Reno pour y passer la nuit. Les carrefours, les bifurcations et les buildings apparaissent. Cet environnement nous ne l’avions pas vu depuis Las Vegas. C’est l’occasion pour moi, et surtout Morgan, de faire du shopping car oui, les envies urbaines restent toujours en nous.

GHOST TOWN

La fin du périple au Nevada approche. On dévale à nouveau l’autoroute, cette fois-ci, vers le nord de l’Etat. Les heures passées sur la route restent des instants de répit, d’évasion pour l’esprit, surtout lorsque les événements vécus rencontrent l’envie d’explorer davantage. On assiste avec Morgan à des échanges sérieux, étonnants, étranges, farfelus, parfois même risibles mais toujours caractérisés par une communication riche. Parfois elle s’assoupit, je m’enfuis alors dans mes pensées, qui sont aussi sérieuses, étonnantes, étranges, farfelues, parfois risibles mais toujours nécessaires. Que ce soit d’un point de vue personnel, professionnel ou créatif.

À l’approche de Winnemucca, on décide de changer de route pour s’enfoncer dans l’inconnu. Depuis la voiture, on aperçoit un village isolé, Paradise Valley. Sur place, on constate la désolation : ses quelques habitants semblent avoir fui un mal obscur. La moitié des maisons ont été abandonnées, laissées en l’état, à la merci du temps qui s’acharne à détruire les façades. On est donc dans une ville « semi-fantôme », à l’écart des touristes. L’atmosphère qui y règne me fascine. Je me sens hors du temps, transposé dans l’inhabituel. Mon quotidien m’offre souvent cet état – grâce à l’art et à la culture, je peux être transporté vers des univers étranges provoquant des émotions uniques. Être ici, c’est la même chose. En réel.
À quelques centaines de mètres au sud du village, on se gare dans le désert, prêts à s’émerveiller du crépuscule.
désert nevada
désert nevada
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road trip nevada

RUBY MOUNTAINS

Dernière étape avant de quitter le Nevada. Ruby Mountains est à seulement 30min d’Elko, une des villes les plus au nord de l’Etat. Le parking logé au creux de Lamoille Canyon marque le début du trail. Le sentier mène à plusieurs lacs : Liberty Lake, Dollar Lakes et Lamoille Lake. Pour les atteindre, un sentier court le long d’une rivière et escalade un pan de montagne. Ni ardu, ni long, le chemin est familial. C’est l’occasion de prendre son temps et d’apprécier les dernières lueurs de la journée, marquant la fin d’un road trip inoubliable. Chaque parcelle visitée fut réjouissante et c’est avec une certaine amertume qu’on laisse glisser cette dernière soirée. Demain on reprend la route vers une nouvelle contrée des Etats-Unis.
ruby mountains nevada
ruby mountains nevada

ruby mountains nevada

INFOS PRATIQUES


Toutes les infos sur le Nevada :

Site web : http://www.travelnevada.fr/
Facebook : https://www.facebook.com/NevadaTourismeFrance/

Si vous souhaitez rencontrer John et observer les chevaux sauvages avec lui, les réservations peuvent se faire depuis son site : https://akawolf.zenfolio.com/about.html
Pour aller plus loin, je vous invite à consulter mon article sur « Comment préparer un road trip aux USA ?« .

Cet article a 2 commentaires

  1. Carpentier sylvie

    Je vous remercie de me faire voyager dans mon rêve americain. Superbes photos. J’adore!❤

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