Je me suis rendu en Sarthe dernièrement pour découvrir la forêt de Bercé. Un territoire qui m’est totalement inconnu, mais qui de par son statut de forêt d’exception et de nouveauté pour moi, m’a donné l’envie d’explorer ses chemins.
Depuis Nantes, je prends la route direction la Sarthe. L’autoroute se délaisse rapidement pour laisser la campagne dominer l’environnement. Mon trajet est cerné de champs de maïs et de sous-bois avalant la route et laissant entrevoir une végétation dense qui conserve encore ses couleurs estivales.
Je suis accueilli au gîte Le Vieux-Clos à Marigné-Laillé, une superbe propriété située à l’entrée de la forêt de Bercé. Le lieu est une invitation à l’écoute de la nature et au chant des animaux. La mélodie de la forêt s’immisce sous la porte de cette demeure rustique apportant une âme à ses fondations. Les murs sont ornés de livres et de portraits photographiques capturés par le propriétaire lui-même. Je le remercie d’ailleurs pour son accueil des plus chaleureux et de m’avoir partagé sa passion pour la nature environnante.
INITIATION À LA PHOTOGRAPHIE ANIMALIÈRE
La journée du samedi est consacrée à une initiation à la photographie animalière par Christophe Salin, photographe professionnel dans le domaine. J’ai la chance de pouvoir écouter ses précieux conseils avant de les mettre en application le soir.
On passe l’après-midi à discuter et au fil de la conversation je prends conscience de la difficulté qui m’attend lorsque j’entamerai ma quête du cerf. La photographie animalière est un art qui demande à se mettre dans la peau d’un naturaliste et l’exercice demande une certaine assiduité. On ne s’approche pas d’un animal, quelque soit l’espèce, sans une étude de son environnement, de ses habitudes et de son comportement. Une véritable recherche de fond doit être menée en amont. Evidemment, ça s’annonce mauvais pour moi !
Autre point marquant, c’est la considération de Christophe pour l’animal. Sa vision qu’il porte sur cette activité force le respect. Il se met au maximum en condition pour photographier l’animal en toute discrétion, mais aussi et surtout, pour ne pas le déranger. Son idée : donner l’impression à l’animal qu’il est seul. Pour se faire, Christophe utilise toutes les techniques de discrétion possibles : camouflage dans les broussailles, étude de la position du vent pour ne pas laisser son odeur atteindre les animaux, analyse du terrain, etc.
Je tente d’appliquer les conseils de Christophe le soir même. Je prépare mon matériel photo, déterminé à croiser le chemin du cerf. Sachant que l’on est en pleine période du brame, il serait dommage de le manquer !
18h, je m’enfonce dans la forêt en direction d’un point stratégique recommandé par Christophe. 15 minutes de marche me séparent de la position. Arrivé sur place, j’installe mon trépied, je choisis le cadrage et j’attends. 1h30 passe puis ma montre affiche déjà 20h et la nuit tombe brutalement. Je suis planté au milieu de la forêt et aucun cerf ne semble vouloir se présenter pour égayer ce crépuscule. Une légère déception se pointe. Il est vrai que l’envie d’apercevoir les bois du cerf percer la fougère aurait été un beau moment.
Qu’importe, la journée a été riche en informations et mes premiers pas en forêt sont prometteurs.
Je partage avec vous quelques clichés de Christophe Salin capturés dans la forêt de Bercé. Si vous souhaitez en découvrir plus sur le photographe, je vous invite à acheter son ouvrage qui recense une grande partie de son oeuvre.
Le soir, je profite d’un bon repas au Restaurant Chez Miton. Je remercie d’ailleurs les propriétaires qui ont eu la gentillesse de me proposer un menu végétarien ne figurant pas sur la carte.
AU COEUR DE LA FORÊT
Je me lève très tôt pour jouir des premières lueurs du jour et surtout, pour retenter ma chance d’apercevoir un cerf. Et… c’est un nouvel échec ! La pluie s’abat sur la forêt ce qui a pour conséquence de laisser les animaux dans leur abri, hors de portée. Qu’importe, il me reste encore tant à faire ici.
Je laisse la matinée se défiler au gré des larmes du ciel qui viennent former des flaques dans le humus. L’odeur du bois humides émane tout autour de moi, les feuilles tombent sous le poids de la pluie et la brise les emporte dans sa danse. La météo maussade rythme la mélodie de la forêt et me berce sur une sonorité qui m’empêche de quitter ce cocon.
Cette forêt a vraiment quelque chose de particulier. Les quelques échanges avec les locaux et un passage par le Musée de l’Homme et de la Forêt à Jupilles me plongent davantage dans son histoire ce qui amène indéniablement une identité unique et profonde à la forêt de Bercé.
Avant de rentrer chez moi, je m’arrête déjeuner aux Mères Cocottes à Beaumont-sur-Dême. Le village est planté au creux d’une vallée, dénué de toute forme d’agitation et le restaurant nous aborde chaleureusement. Ses murs de pierre lui donne un caractère dont l’invitation en ses lieux se fait naturellement.
La propriétaire est à l’image de la bâtisse. Son sourire et sa bonne humeur enchante. Et que dire de ses plats ? En entrée je déguste un délicieux feuilleté à la crème de champignons locaux puis en plat de résistance, un œuf cocotte avec ses légumes de saison. Tout est local, frais et de saison. À l’image du territoire, le lieu me parle tant ça révèle une authenticité de la vie et des relations humaines. Aucune barrière ne se dresse, la convivialité règne ici.
Merci à Tourisme en Sarthe pour m’avoir fait découvrir ce département qui m’était inconnu jusque là. Je réalise à quel point la France est riche et mérite d’être visitée, même dans ses lieux les moins fréquentés. On me pose souvent la question : « Comment tu fais pour t’émerveiller en France alors que tu as pu visiter des endroits comme le Grand Canyon ou les îles Lofoten avant ça ? ». La réponse est simple : chaque territoire visité propose une atmosphère propre. Le paysage, les habitants, la culture, les traditions… tout diffère et chacun apporte son plus, ce qui le rend unique. Alors oui, la mesure n’est pas la même évidemment, mais on peut le vivre avec émerveillement quoi qu’il arrive. Tout est question d’ouverture d’esprit et de positivité dans votre mode de pensée. Les moments de bonheur que vous vivez ne dépendent pas de l’endroit dans lequel vous vous situez, mais dans la façon dont vous le vivez.
Cet article a 9 commentaires
Salut Hugo,
Quelle chance d’avoir pu rencontrer Christophe Salin..à défaut du cerf 🙂 Je suis très admiratif de ses photos.
J’aime beaucoup tes photos de forêt.
A+
Hello Sébastien, en effet c’était une chance incroyable. Un photographe très talentueux ! 🙂 Merci à toi.
Magnifique reportage ….! Tout est beau, sensible, drôle et poétique .. Milles Mercis, ça fait chaud au coeur.. j’ en ai les larmes aux yeux …
Bravo et bonne continuation !
A une prochaine avec bonheur !
Marine
Les Mères Cocottes
De rien Marine et merci pour ce retour, ça me touche ! J’ai passé un très beau moment et vos plats étaient délicieux. A très vite 🙂
magnifique quel séjour qui donne fort envie et j’adore le cerf avec ses fougères sur la tête mdr J’aimerais ce genre d’aventure merci pour cette découverte je m’y ballade moi meêm et j’aime aussi bcp cette belle forêt 🙂
Merci à toi, j’invite en effet tout le monde à déambuler dans cette forêt !
Bravo, Très bel article avec de riches perceptions !
J’habite à côté de cette forêt que je parcours régulièrement à cheval et c’est à chaque sortie un plaisir : elle est majestueuse, sereine, se fait joueuse avec le soleil et son parfum vous enveloppe avec douceur.
Les rencontres avec les cerfs ou les biches sont toujours un émerveillement et là je me couche le long de l’encolure de ma jument pour diminuer mes traces olfactives et je profite du spectacle !
Quant aux tables citées, je partage et rien que d’y penser, j’en ai l’eau à la bouche et envie de programmer un nouveau rdv …
La France, petit territoire riche de variétés à découvrir.
Bon chemin Hugo
Toujours empreintes d’une belle poésie ces balades dans la forêt de Bercé ! Merci pour le retour Edwige 🙂
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